13
Le réveil sonna à six heures et demie.
Il se leva et ouvrit les rideaux. Une ou deux minutes durant, il se chauffa au pâle soleil matinal, qui n’avait pas de voix et ne constituait aucune menace.
Vingt minutes plus tard, il était douché et habillé.
Il s’avança dans le couloir jusqu’à la chambre de sa mère et trouva la porte entrouverte. Il frappa doucement, mais n’obtint pas de réponse. Il la poussa de quelques centimètres et la vit. Elle était endormie, sur le ventre, le visage tourné vers lui, les articulations de sa main gauche pressées contre sa bouche molle. Ses paupières tressaillaient comme si elle était en train de rêver, avec une respiration légère et rythmée. Pendant la nuit, le drap était descendu jusqu’à mi-corps. Elle semblait nue sous les fines couvertures. Son dos était dénudé, et il aperçut juste le vague contour de son sein gauche, évocation suggestive d’une rondeur aplatie contre le matelas. Il regarda fixement la chair lisse, espérant qu’elle allait se retourner dans son sommeil et révéler la sphère tout entière, blanche et douce.
— C’est ta propre mère !
Mais elle est formée.
— Ferme la porte.
Peut-être qu’elle va se retourner.
— Tu ne veux pas la voir.
Tu parles que je veux pas ! Retourne-toi !
— Ferme la porte.
Je veux voir ses seins.
— C’est dégoûtant.
Ses tétons.
— Seigneur !
Qu’est-ce que j’aimerais les toucher !
— T’es dingue !
Me glisser furtivement et les toucher sans la réveiller.
— T’es en train de devenir un pervers. Un véritable salaud de pervers. Tu devrais avoir honte.
Rougissant, il referma la porte sans bruit. Il avait les mains glacées et moites.
Il descendit et prit son petit déjeuner : deux biscuits et un verre de jus d’orange.
Bien qu’il essayât de chasser cela de son esprit, le dos nu de Weezy et le contour rebondi de son sein l’obnubilaient.
— Qu’est-ce qui m’arrive ? dit-il à haute voix.